Bristol, garder la ville à flots
Cadre théorique
Quelles stratégies de gestion des inondations peut-on mettre en place pour augmenter la capacité de résilience face à cet aléa?
La résilience
Le concept de résilience peut être étudié en trois perspectives. La première prend forme entre autres dans la manière dont un système peut résister ou retrouver son état d’équilibre à la suite d’une perturbation extérieure. Une variable de temps peut aussi être intégrée au concept de résilience qui peut être mesuré selon le degré auquel un système peut se réorganiser au fil du temps lorsque celui-ci subit un stress. Cette réorganisation prend place sans pour autant modifier la fonction, la structure ou encore l’identité d’un système. En considérant la gouvernance, la résilience comprend aussi l’adaptation à des changements complexes et rapides système prise de décisions faisant partie d’un système social qui s’auto-soutien. Dans le contexte de ce travail, ces trois visions composent la résilience qui permet de s’adapter, d’apprendre et de transformer un système urbain tout en réduisant les vulnérabilités de la communauté (Hegger et al, 2016).
La vulnérabilié
La vulnérabilité prend source dans la susceptibilité de subir des effets négatifs dus à l’exposition d’un stress ou d’une perturbation externe qui affecte l’environnement ou engendre des changements sociaux. La vulnérabilité se mesure aussi par le degré d’absence de système permettant de s’adapter à des phénomènes externes d’un système. Tout comme la résilience, la vulnérabilité est aussi un concept mesuré selon la réponse à une perturbation et ses impacts sur l’humain. De plus, la vulnéranilité augmente selon le degré d’absence de mesures de résilience d’un système (Béné et al., 2012 : 15).
Les capacités de résilience aux inondations
Dans un contexte d’inondation, la résilience peut donc s’inscrire dans trois types de capacités clés, soit la capacité de résister, la capacité d’absorber et de revenir à l’état d’équilibre, puis finalement la capacité de se transformer et de s’adapter. Ces trois composantes servent entres autres d’outils de mesure de la résilience face aux inondations (Hegger et al, 2016).
1
Résister
La capacité de résister à une perturbation représente la capacité à ne pas être affecté par celle-ci. Elle peut être définie par le point de bascule d’un système face à un aléas. En considérant les inondations, la capacité de résistance d’un milieu urbain peut être déterminée par la présence de mesures barrières telles des digues, des bassins de rétentions ou d’autres stratégies de défense. De telles mesures permettent de pouvoir résister à des inondations de plus grandes ampleurs sans subir de perturbation au-delà d’un point de non-retour (Hegger et al, 2016).
2
Absorber
La capacité d’absorber une perturbation se traduit par le degré auquel un système est capable de subir un stress sans que celui-ci engendre des effets négatifs durables et permanents dans le temps. Elle inclut aussi la capacité d’un système de se remettre sur pieds après une perturbation en conservant ses fonctions, sa structure et son identité. Pour les inondations, ce concept peut se traduire par la coordination de stratégies pour gérer ce type de catastrophe ou encore des méthodes plus naturelles de défense telles la végétalisation des berges et l’espace de liberté d’un cours d’eau (Hegger et al, 2016).
3
S'adapter et transformer
La capacité d’un système de s’adapter et se transformer vient de son habileté à s’ajuster à un stress externe tout en minimisant les dommages potentiels. Cette composante de la résilience prend aussi racine dans l’opportunité qu’apporte une perturbation de réaliser des changements à petites échelles pour transformer un système en vue de stress futurs. Pour les inondations, la capacité de s’adapter et transformer un milieu urbain se mesure par la présence de mécanismes institutionnels qui permettent aux communautés locales d’apprendre et d’adopter des nouvelles approches face aux inondations. Cela procure à un système urbain des politiques flexibles qui s’ajustent selon l’évolution du contexte à diverses échelles (Hegger et al, 2016).
(Wix, 2022)
5 stratégies de gestion des inondations
Afin d’établir un bon niveau de capacité de résilience aux inondations, un milieu urbain doit avoir une diversité de stratégies afin d’agir à plusieurs niveaux contre cet aléa climatique. Une approche par 5 stratégies de gestion des inondations sert à identifier des moyens pour construire une résilience face à ce phénomène. Toutes ces stratégies ne s’appliquent pas nécessairement sur un territoire précis, il est important de prendre en considération le contexte du milieu d’intervention (Hegger, 2014).
(CMM, 2018)
Prévention
L’établissement de mesures de prévention à l’échelle municipale, les stratégies de gestion des inondations visent à diminuer l’exposition des personnes à l’aléa et les conséquences des inondations. Par exemple, une municipalité peut interdire la construction d’habitations en zones inondables. (Hegger, 2014).
Bristol : Le plan local de Bristol en application jusqu’en 2026 minimise les risques et les impacts via une stratégie spatiale qui favorise le développement sur les sites les moins vulnérables face aux inondations.
(Wix, 2022)
Défense
Une des stratégies de résilience consiste à réduire la probabilité d’inondation dans les zones sujettes par des mesures de défense. Concrètement, ces mesures visent à éloigner l’eau des habitats. Par exemple, une municipalité peut entamer des travaux d’infrastructures structurelles telles que des digues ou des barrages.(Hegger, 2014).
Bristol : les objectifs des stratégies de gestion des inondations s’appuient sur l’amélioration des infrastructures de protection contre les inondations dans les secteurs à haute densité et l’amélioration du drainage des eaux notamment par temps de pluies.
(TRCA, s.d)
Atténuation
Lorsqu’une zone inondable est déjà développée, des mesures d’atténuation sont mises en place afin de réduire les conséquences des inondations dans les zones vulnérables. (Hegger, 2014). Bristol : Les stratégies de gestion des inondations définissent des zones développées telles que Western Harbour, Bristol Temple Quarter et St Philip’s Marsh.
(Ville de Winnipeg, 2022)
Préparation
Les mesures de préparation visent la prévention, l’évacuation et la gestion des inondations. Ainsi, par des systèmes d’alerte et des plans de gestion des catastrophes, la municipalité est moins vulnérable face à l’aléa. (Hegger, 2014).
Bristol : la ville fournit aux promoteurs les mesures d’atténuation et d’évacuation à prendre en considération dans le développement résidentiel dépendamment du site.
(Wix, 2022)
Retour à l'équilibre
Les stratégies de retour à l’équilibre visent la gestion post aléa, à travers des plans de reconstruction et des systèmes d’indemnisation. Il s’agit de permettre aux habitants de revenir, de relancer l’économie et restaurer les écosystèmes.
Source : AlbertaHealthServices
(Wix, 2022)